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| Photo A Envain |
Nocturne pastoral à Grailhen (piste du Val)
La grosse lune d'Août en est toute remuée; dans le pré des Moulor ,deux grosses balles de poils blanc grondent et aboient furibardes, non à la lune mais à qui voudrait s'approcher de leurs protégés : les moutons cornus, autant dire béliers de Sallecane . Car les deux patous si attendrissants sur les calendriers des postes sont aussi des moutons ; ils le croient puisqu'ils ne se sont jamais quittés mais des moutons à la voix rauques et à la posture dissuasive, Personne ne s'y trompe. Et les béliers ? Les béliers, eux ne savent pas comment ils sont là, tout à leur errance bien évidemment conduite par leurs fidèles gardien , Onze paires d'yeux benêts sous la lune et pas l'once d'un sentiment.
Ils ont quitté leur enclos si mal clos . Il faut que ce désordre cesse parce que les jardins, parce que le bruit, parce qu'on ne divague pas et que les troupeaux doivent être gardés.
D'ailleurs -il arrive bien celui-là - un bruit de moteur qui monte à toute berzingue ; on a dû l'appeler. Coups de sifflets, et la troupe (pour combien de temps ? ) retourne à ses pénates, docile sous la lune.
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