samedi 15 juin 2019

Le silence des photos (12): la décapotable

Une photo réussie est une photo qui raconte à chacun une histoire, peut être une histoire différente pour chacun. Il y a quelques jours, nous vous invitions à écrire ce que vous disent les photos.  Voici un texte tout en tendresse. Vous aussi, envoyez nous vos contributions.

La décapotable.
Il est dix heures moins le quart. Une splendide voiture décapotable, rutilante de chromes, la trajectoire sûre, se gare souplement sur la Prade de Bourisp. Il est heureux de cette belle surprise réservée à son épouse: une nouvelle voiture, une décapotable. Scintillante au soleil de ce début de printemps, par un froid un peu vif comme on en connaît chez nous. Une décapotable pour les grandes virées cheveux au vent : Aspin, Peyresourde, les lacs. Le vent susurrant des récits d’aventures aux oreilles, faisant virevolter les foulards, le soleil réchauffant la peau et les cœurs.
Les amis invités à prendre place dans le véhicule décapoté, et c’est parti pour la balade en décapotable: la Prade, la rue des Ecoles, la Pénette, l’assaut de la montagne, le difficile carrefour de Camparan, plein gaz jusqu’à Estensan et le retour vertigineux – mais prudent - par Sailhan. Se garer souplement sur la Prade.
Quelle voiture, qui grimpe fort, qui freine bien, qui tient la route, décapotable !
On fait une photo. Puis, midi ayant sonné au clocher de Notre Dame de Sescas, il est bien temps de laisser refroidir le moteur de la décapotable.

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Jamais on ne revit la décapotable à Bourisp. Il se murmure que Madame n’avait pas apprécié la surprise. Elle avait raison : les voitures décapotables ce n’est pas pour la vallée, ou alors pour les étrangers. Bref, pour les touristes !

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