Jeudi 11 juillet, dans un environnement de cent photos de Bourisp au siècle dernier, chacun s'est attaché à écrire ses souvenirs lors d'un atelier d'écriture animé par Marie-Claude. Ce sont ces productions que nous vous présentons chaque jour. Voici un texte de Daniel.
J'espère que chacun apprécie à sa juste valeur l'exploit que nous accomplissons.
Alors que les coureurs s'échinent à voir le Tour en Vosges, nous, nous élançons à corps perdu dans la descente vertigineuse de nos souvenirs.
Gare à la chaussée, surtout si elle est humide !
Humide, le Tour l'a été plus qu'une fois, surtout dans les Pyrénées et je me souviens d'un maillot jaune trempé qui essayait en vain d'escalader l'Aspin.
Dans le brouillard qui s'était abattu, n'aurait-il pas croisé, en sens inverse à Ste.Marie de Campan, celui qui cherchait désespérément un forgeron pour réparer la fourche de sa roue ?
Mes souvenirs sont confus, ces temps ne sont plus les mêmes...
C'était un temps où l'oreille rivée au transistor, nous écoutions la voix de Georges Briquet qui nous faisait vibrer les dix dernières minutes de l'étape.
Mais il n'était pas seul. La technique avait fait bien des progrès et Robert Chapatte pouvait donner la situation des coureurs, cramponné au siège arrière de sa moto.
Comment cela était-il possible ? L'ORTF nous émerveillait et nous n'avions qu'une hâte : se précipiter sur les routes des Alpes pour admirer Louison, Jacques, Frederico et Charly.
Mais souvenez-vous, notre préféré, notre chouchou, c'était Dédé !
Dédé Darrigade bien sûr qui, lancé par Anquetil, faisait la pige à tous ces malotrus de Flamands qui, sous prétexte qu'ils voyaient la vie en rose sur leurs terrils, prétendaient avoir un droit au sprint sur notre Landais !
Pauvres gars du Nord qui rougissaient sous le soleil des Alpes et maudissaient nos organisateurs d'avoir l'idée saugrenue de les faire passer au sommet de l'Izoard.
Vous avez dit : au sommet ?
Rappelez-vous : c'était 58, Kopa allait être sacré meilleur joueur de la Coupe du Monde avec Didi le Brésilien.